Points de vue, recensions
Contours de la vitalité du paradigme des histoires de vie en ...
Titre complet : Contours de la vitalité du paradigme des histoires de vie en formation et de la recherche biograhique
Trois ouvrages viennent souligner la vitalité des approches (auto)biographiques en s’inscrivant dans la continuité d’événements scientifiques. À l’occasion de l’anniversaire des cent ans de la publication de l’ouvrage The Polish peasant in Europe and America : monograph of an immigrant group de W. Thomas et F. Znaniecki (1918), en mai 2018, Aneta Slowik de l’Université de Basse-Silésie à Wroclaw a organisé, en collaboration avec l’Association internationale des histoires de vie en formation et de recherche biographique en éducation (ASIHVIF-RBE), un colloque international sur la Vitalité des approches biographiques. Du paysan polonais (1918) à nos jours (2018).
Les voies du récit : pratiques biographiques en formation, intervention et recherche coordonné par Marie-Claude Bernard, Geneviève Tschopp et Aneta Slowik est coédité au format numérique accessible en libre accès auprès des Livres en ligne du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (LEL du CRIRES) de l’Université Laval au Québec et des Éditions science et bien commun (ÉSBC) au Québec également. Les 16 chapitres présentent différents apports des pratiques du biographique dont des expériences employant les histoires de vie en formation professionnelle, des formes visant l’accompagnement et la transformation sociale et des réflexions soulevées par
des auteurs et des autrices qui utilisent les approches biographiques en recherche en éducation.
Approches (auto)biographi- ques et nouvelles épreuves de transitions. Construire du sens avec des parcours de vie, coordonné par Aneta Slowik, Patrick Rywalski, et Elizeu Clementino de Souza est édité chez L’Harmattan. Cet ouvrage apporte des éclairages d’intervenantes et intervenants dans des dispositifs de formation, de chercheurs et chercheuses, de personnes elles-mêmes autrices de ces récits. Les 16 chapitres interrogent la perception de ces divers acteurs et actrices quant aux dynamiques de migrations et de transitions personnelles. La première partie propose des regards pluriels dans la manière de raconter la migration en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord. La seconde partie raconte les transitions vécues par des femmes et des hommes en lien avec leur santé, leur émotion, leur spiritualité, leur environnement.
Histoire de vie et approches biographiques : histoire et vitalité d’un paradigme, coordonné par Aneta Slowik, Hervé Breton et Gaston Pineau est publié également chez L’Harmattan. Ce livre est issu de deux colloques conjoints entre l’Université de Basse-Silésie à Wroclaw (Pologne) et l’Université de Tours (France) en l’honneur du centenaire de la parution de l’ouvrage de William Thomas et Florian Znaniecki. Il manifeste et concrétise les partenariats scientifiques entre les établissements, facultés et personnels de la recherche, soutenus notamment dans le cadre des conventions et accords d’établissement Erasmus. Le colloque Vitalités des approches biographiques, organisé du 09 au 11 mai 2018 par l’Université de Basse-Silésie puis le colloque Les sciences sociales à l'épreuve du terrain. Logique d'enquête, approches narratives et dynamiques coopératives depuis l'école de Chicago, organisé à Tours du 15 au 18 novembre 2019 par l’équipe Éducation, Éthique, Santé (EA7505) et le Département des sciences de l’éducation et de la formation de l’Université de Tours. Ses enjeux : penser le paradigme des histoires de vie et récits de vie depuis les premiers travaux de l’École de Chicago pour en penser les pratiques contemporaines et les enjeux dans les recherches en sciences sociales.
Marie-Claude Bernard, Hervé Breton, Gaston Pineau, Patrick Rywalski, Aneta Slowik, Geneviève Tschopp, Elizeu Clementino de Souza
Christian Leray présente "Mon père, ce tirailleur nigérien" (Fatima Hamey-Warou)
AVANT-PROPOS A LA RENCONTRE-DEDICACE DE FATIMATA HAMEY-WAROU
Auteure du livre Mon père, ce tirailleur nigérien (Ed. L’Harmattan, 2019) - Maison Internationale de Rennes le 8 novembre 2019 à 19h - Auditorium de l’Espace international Pierre Jaffry - Soirée animée par Marie et Gilles CLAINCHARD (APIVE, MATA et AREHVIE-ASIHVIF)
Ce livre de Fatimata Hamey-Warou a été un moyen pour elle d’approfondir le récit de vie de son père qu’elle avait commencé à écrire dans notre livre L’Arbre à Palabres & à Récits – De l’Afrique au Brésil en passant par la Bretagne (L’Harmattan, collection Histoire de Vie & Formation, 2014) où elle disait notamment : « Issue d’une famille à majorité de filles, j’ai eu la chance d’avoir un père qui était convaincu que pour réussir dans la vie, il fallait aller à l’école… Mon père, engagé dans les années 1940, faisait partie des tirailleurs sénégalais » (LERAY C., HAMEY-Warou, F., 2014, p.89).
Son livre Mon père, ce tirailleur nigérien (2019) est une façon de se réapproprier son identité et il est intéressant de noter qu’à propos du terme de « tirailleur sénégalais », l’historien malien Bakari Kamian écrit : « Les tirailleurs sénégalais, la Force noire ou l’Armée noire sont des créations spécifiques à la mentalité coloniale française qui, d’une part, se fait la championne de l’assimilation culturelle de ses sujets et, d’autre part, renforce les instruments de coercition : le travail forcé, le portage forcé, les prestations, la loi sur l’indigénat, l’arbitraire, l’injustice qui ne marquent aucun progrès par rapport à l’esclavage » (Bakari Kamian, Ed. Karthala, 2001, p.45). Ainsi, comprenons-nous mieux Fatimata lorsqu’elle continue sa lettre à son père en écrivant : « Vous n’avez jamais arrêté de me répéter que ce qui a été injuste c’est au niveau de la pension. Je sais que vous êtes mort sans avoir touché votre pension malgré les innombrables recours. Pourtant vous n’avez jamais détesté la France, ni nourri de haine, ni de colère ! C’est vous qui avez transmis à toute votre descendance l’amour de la France. Aujourd’hui, je me sens entièrement Française, même si j’ai gardé des liens avec mes sœurs et mes frères restés au Niger ».
Cette affirmation montre bien qu’elle continue d’inscrire son propos dans la continuité de son récit de vie autour de « l’Arbre à Palabres et à récits du mieux vivre ensemble », tout en donnant à son père la voix symbolique de ces tirailleurs trop longtemps oubliés par divers gouvernements, même si on a pu observer une reconnaissance tardive lors des commémorations officielles de 2018.
A ce propos, Fatimata a été invitée à réaliser deux Conférences par le Collectif AFRICA50 en partenariat avec la ville de Lyon et sa métropole, au mois de novembre 2018 à la médiathèque Jacques Prévert ainsi qu’au Centre culturel Jean Moulin de Moins. Suite à ses Conférences, elle a tenu à se rendre à la « Nécropole nationale de Chasselay » où elle a rendu hommage aux 196 tirailleurs massacrés par les SS allemands, tirailleurs originaires de différents pays d’Afrique de l’Ouest qui sont inhumés dans ce lieu de Mémoire.
Christian LERAY, Sociolinguiste associé au Centre de Recherche sur les Francophonies (CERELIF), Chargé des Relations internationales au Bureau de l’ASIHVIF
Histoires de vie en formation, capacités narratives et éducation thérapeutique
Un article d'Hervé BRETON, Président d'ASIHVIF, paru dans la revue "Santé Education" à l'occasion du congrès 2017 de l'AFDET.
L’Afdet (Association française pour le développement de l’éducation thérapeutique) a pour objet de promouvoir l’éducation thérapeutique du patient, au niveau national et territorial. C’est une association à but non lucratif qui regroupe des professionnels de santé, dans toute leur diversité, mais aussi d’autres professionnels (psychologues, sociologues, éducateurs médico-sportifs…) et des représentants d’associations de patients.
L'article d'Hervé BRETON :
"En 1984, Gaston Pineau faisait paraître un article dans la revue Éducation Permanente, intitulé « Sauve qui peut : la vie entre en formation » [1]. Il y soulignait la difficulté que constitue la prise en compte des savoirs existentiels et expérientiels pour les pratiques et ingénieries de formation. L’une des raisons en est la suivante : il n’y a pas correspondance immédiate entre les termes que le sujet mobilise pour dire son expérience et le vocabulaire utilisé en éducation et formation pour définir et classifier les savoirs. Ce point ne cesse d’interroger les pratiques éducatives, les fonctions d’accompagnement et de conseil auprès des adultes. Il porte en germe la possibilité d’une mésentente, voire d’une concurrence, entre les savoirs de l’expérience et ceux déjà constitués sur lesquels s’appuient les professionnels de l’éducation pour enseigner. Autrement dit, le primat accordé, dans l’exercice des métiers de l’éducation, mais également du soin et de la santé, aux savoirs déjà référencés, peut constituer un obstacle à la reconnaissance de l’expérience et des savoirs du sujet.
S’intéresser au vécu des patients nécessite donc d’accompagner par paliers, de manière graduelle, le ..."
Interview de Lucia OZORIO
Christian Leray, vice-Président d'ASIHVIF, interviewe Lucia OZORIO
LUCIA OZORIO est Docteure en sciences de l’éducation, professeure post-docteure en psychologie sociale et chercheuse associée aux laboratoires Experice (Universités Paris 8 & Paris 13) et Lipis (Université PUC de Rio de Janeiro). Elle vient d’écrire le livre La favela de Mangueira et ses histoires de vie en commun – Travailler avec les périphéries (L’Harmattan, collection Histoire de Vie & Formation, 2017).
interview d'Anne Moneyron
Hervé Prévost, Trésorier d'ASIHVIF, interviewe Anne Moneyron, formatrice et chercheur en formation des adultes dans plusieurs métiers de l’agriculture.
Mises en récit et corps souffrant : perspectives croisées
Une interview des organisateurs de la journée [ voir l'appel à communication ]
ASIHVIF : Vous êtes quatre à organiser cette journée d’étude — Marie Dos Santos, docteure en sociologie de l’Université de Strasbourg ; Natasia Hamarat, doctorante en sociologie à l’Université libre de Bruxelles ; Silvia Rossi, docteure en études italiennes à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense et Maria Grazia Rossi, post-doctorante en linguistique à l’Université Cattolica de Milan. Comment vous êtes-vous rencontrées, qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble autour de cette thématique commune ?
Comité d'organisation : Jeunes chercheures dans des pays différents (Belgique, France et Italie) et dans des disciplines différentes (sociologie, philosophie et littérature), nous travaillons toutes les quatre dans le domaine de la santé. Nous nous sommes rencontrées au cours de diverses manifestations scientifiques ayant traits aux rapports au corps, aux émotions et au vécu des malades, mais aussi aux points de vue des proches et des professionnels du soin. Ces rencontres furent l’occasion de déconstruire les discours dominants sur la maladie au prisme du vécu des personnes directement concernées par celle-ci. Au fil de nos discussions, une thématique est souvent revenue en fil rouge : la manière dont le corps souffrant est mis en récit et le sens que ces récits peuvent prendre pour les acteurs qui se racontent, et pour ceux (chercheur-es, auditeur-es ou lecteur-es, pairs) qui reçoivent ces récits. Croisant nos réflexions et nos regards, à partir de terrains de recherche, d’épistémologies et de cadres théoriques différents, nous sommes arrivées à une problématisation commune autour de la trame politique de ces récits. Il nous est apparu stimulant de réfléchir sur les modalités de passage du récit singulier au récit collectif et sur la politisation des souffrances infligées par la maladie, mais plus fondamentalement par toute forme de souffrance sociale. Quels espaces de communicabilité permettent la production de récits relatifs à la souffrance vécue ? Quelles narrations se trouvent — ou non — privilégiées afin de (se) mobiliser dans l’espace public ? Ces questionnements nous ont donné envie d’être partagés lors d’une activité scientifique. Afin de concrétiser ce projet, nous avons proposé une demande de financement à la MSH-Paris Nord, que nous avons eu le plaisir de voir aboutir positivement. ...
Le mécanisme de basculement, à l'origine du rapport à l'activité professionnelle
Présentation d'un article de Christine Raujol, Docteure en Sciences de l'éducation, à paraître dans la Revue suisse des sciuences de l'éducation.
L'article intitulé «Le mécanisme de basculement, à l'origine du rapport à l'activité professionnelle ?», et qui paraîtra dans la Revue Suisse des Sciences de l'éducation, est issu de travaux de recherche. Il porte sur le lien entre expériences scolaires d'enseignants et rapport à leur activité professionnelle. Il se site dans la continuité des travaux de Blanchard-Laville, Berdot, Bronner et (2000) où il est question de facilités ou de freins à leur exercice professionnel qui dépendraient en particulier de la résonance entre des composants de leur scolarité et du niveau d'implication des apprenants, ou encore de remises en question récurrentes de leurs pratiques par l'organisation scolaire ou les familles (apprenants). Considérant l'aspect subjectif (selon le vécu de chacun) voire ténu (plus ou moins saillant) dans ce qui peut contribuer à l'adhésion ou non adhésion d'un individu à son travail, notre recherche s'est focalisée sur ce qui est en jeu pour l'enseignant lorsqu'il opère des liens entre son expérience2 scolaire et son activité professionnelle. En jeu dans le sens stratégique défini par Crozier (1977), où l'enseignant poursuivrait des finalités qui lui sont propres dans ses formes d'implication. Dans cette configuration, nous avons supposé que l'enseignant joue le jeu (Berne,1964), c'est-à-dire s'implique dans son activité, voire dans l'organisation, s’il peut reproduire ses « acquisitions scolaires ». Acquisitions qui s'inscriraient dans un processus plus large et ceci depuis sa naissance comprenant les différentes phases de son développement (Piaget, 1966). Une phase exploratoire nous a amenée à choisir l'entretien biographique pour collecter les témoignages et à préférer une approche pluri-méthodologie pour analyser leur contenu. Parmi les résultats, deux découvertes : le rapport des enseignants à leur scolarité est une construction qui impacte leur structure psychique, physique, qui pour certains d'entre eux, est sous tendue par un mécanisme. L'ensemble influe sur leur rapport à l'activité les mettant plus ou moins en déséquilibre, parfois dans des états de mal-être.
Aperçu historique de l'ASIHVIF
En post-face du livre "Penser l'accompagnement biographique", une contribution de Gaston Pineau à l'histoire de l'ASIHVIF
Clarindo Silva, un résistant culturel à Salvador da Bahia
♦ Un article de Christian Leray paru sur le site "HistoiresOrdinaires.fr"
"Le quartier de Pelourinho, sur les hauteurs de Salvador da Bahia, porte au plus profond de lui-même la mémoire populaire brésilienne. Jamais, cependant, il n'aurait été classé au Patrimoine mondial de l'Unesco sans des résistants au premier rang desquels Clarindo Silva. Dans son restaurant, la Cantina da Lua, bat le cœur de Salvador.
Nous avons rencontré Clarindo Silva à Salvador da Bahia en déjeunant dans son restaurant La Cantina da Lua sur les conseils de l’un de ses amis de Salvador qui savait que Fatimata, co-auteure avec moi du livre L’Arbre à palabres et à récits était à la recherche de ses ancêtres haoussas afrobrésiliens descendants d’esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre et cacao de l’état de Bahia.
Clarindo nous est apparu tout de blanc vêtu comme l’ange gardien de ce magnifique quartier historique de Salvador da Bahia que l’on nomme le Pelourinho parce qu’il y avait autrefois un pilori où étaient fouettés en public les esclaves. Le quartier se caractérise aussi par un ensemble architectural de maisons colorées qui datent de l’époque coloniale : Clarindo en a été l’un des principaux résistants, luttant pour sa sauvegarde jusqu'à ce qu'il soit classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco le 23 mars 2006. ..."
Le père, la mère et les autres dans l’accompagnement éducatif du jeune ...
Titre complet : Le père, la mère et les autres dans l’accompagnement éducatif du jeune en cheminement scolaire
♦ Présentation du numéro 32-avril 2015 PARcours par la coordonnatrice Danielle Desmarais, Professeure à l'Ecole de travail social - UQAM
Les deux contributions du présent numéro du bulletin PARcours nous permettent de nous concentrer sur le rôle de la famille, et plus précisément du père et de la mère respectivement dans le développement de l’enfant et dans la construction de son identité de genre d’une part et, d’autre part, dans son cheminement scolaire, ces deux volets de l’histoire de chaque humain étant intimement liés. Ainsi, l’apport différencié de la mère et du père dans l’éducation de l’enfant se répercute notamment sur les rapports que le garçon et la fille construisent avec l’école.
Fonctions parentales, sollicitude et identité de genre
L’article de Gérald Boutin et celui de Johanne Cauvier également montrent que l’enfant se construit en fonction des interactions avec son environnement. Ces interactions, nécessaires, sont modulées durant la petite enfance par les personnes qui représentent pour le petit des figures d’attachement. On a surtout étudié celles de la mère et du père et très peu celles de figures substituts. Or dans un certain nombre d’histoires de vie de jeunes en difficulté, ce sont les grandsparents qui assument ces fonctions de création de liens d’attachement. Il suffit que ces adultes témoignent de la sollicitude pour que l’enfant y puise les leviers différenciés de son développement.
Il nous semble ainsi plus judicieux de parler de fonction maternelle et de fonction paternelle qui se concrétisent dans des relations distinctes et qui permettent à l’enfant de vivre des expériences humaines significatives et diversifiées….
Histoires de vies et stratégies de formations universitaires coopératives
♦ Article de Gaston Pineau paru dans le numéro 201 de la revue EDUCATION PERMANENTE
Chronologiquement, mon histoire avec Desroche est courte : les douze dernières années de sa vie (1982-1994). Et seulement deux rencontres, mais elles ont été décisives. Je les évoquerai rapidement en les situant dans le projet visionnaire de création d’une université coopérative internationale itinérante. Ce projet n’est pas mort avec lui. Au-delà des aléas de réalisations institutionnelles, il semble audacieusement anticipateur d’une ouverture nécessaire de la formation permanente à la mondialisation actuelle pour construire des alternatives à sa financiarisation galopante et mortifère. C’est pour cela que l’on évoquera une stratégie parente de « réseaux denses et structures légères » en relevant des points de rencontre.
Les anniversaires sont des événements biographiques qui, en représentant du passé, font revivre son essentiel, ce qui le dépasse, pour créer une durée spécifique, une histoire. Ils orchestrent et réorchestrent les temps. Je suis heureux de contribuer ainsi à l’actualisation infinie du potentiel d’un des plus grands praticiens/théoriciens de l’éducation permanente....
« Partager les savoirs, construire la démocratie »
♦ Dominique Jaillon a présenté le numéro 3 d'ACTUELS - hors série de la revue Le sujet dans la Cité, Revue internationale de recherche biographique - le 11 octobre 2014 au Salon de la revue de Paris
La « présentation de soi » : cadre pour aborder l’analyse de récits de vie
♦ Article paru dans le numéro 17 - janvier 2014 de la revue "¿ Interrogations ?"
Résumé :
À la question d’ordre méthodologique du comment aborder l’analyse des récits de vie, cet article fournit un cadre qui s’inspire de la « présentation de soi » et de l’« entrée en scène » de Goffman. Selon une perspective interactionniste, ce cadre analytique permet l’organisation du sens co-construit des récits en tenant compte de leurs dimensions temporelles et mnésiques tout en considérant l’aspect identitaire qu’ils véhiculent. L’article
illustre une démarche interprétative permettant une entrée analytique des récits de vie réalisée dans une recherche qui s’est intéressée à comprendre les approches du vivant chez des enseignants et enseignantes de biologie au collégial (Québec) et au lycée (France).
Du repli sur soi à la reliance
Préface de Jean-Martin RABOT (Professeur de Sociologie, Institut des Sciences Sociales de l’Université du Minho, Braga, Portugal) pour le livre "Biographie et mythobiographie de soi : l’imaginaire de la souffrance dans l’écriture autobiographique" d'Orazio Maria Valastro
Le livre de Orazio Maria Valastro est bien représentatif des préoccupations de notre temps, en particulier de l’intérêt porté de nos jours aux maladies, à ce que l’on a du « mal à dire », à ce que l’on ne dit pas, par peur, par pudeur ou par honte. Ce fait est d’autant plus vrai pour les maladies mentales dans un monde commandé par le prométhéisme et la valeur conférée au travail, un monde qui exclut toute forme de passivité et de paresse, d’inactivité et d’improductivité, si tant est « que la déviance est définie par nos modes de production » (Roger Bastide).
Les comportements déviants ont certes été occultés et bannis, rejetés dans la sphère du surnaturel par les anciens et dans celle de l’aliénation par les modernes, en tant qu’absence de conscience, de liberté, d’autonomie, de responsabilité individuelle, mais ils finissent toujours par trouver une forme d’expression et par nous interpeller. Ceux que l’on appelle les malades mentaux s’expriment de diverses manières, que ce soit au moyen de la parole, de l’écriture ou du graphisme. Que ce soit par le truchement de la littérature, de l’art, des récits de vie dénués de logique ou des gribouillages dépourvus de sens, les sujets en souffrances expriment une vérité qui leur est propre et que les hommes ont peut-être en propre....
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Le rural et l'urbain : de nouvelles interrelations
Extrait du numéro d'avril 2012 de PARcours -"Pratiques d’accompagnement du raccrochage scolaire des 16-20 ans", réseau de chercheurEs et de praticienNEs engagés dans le renouvellement des pratiques d’accompagnement du raccrochage scolaire au Québec, en France (Grenoble), en Belgique (Bruxelles) et en Espagne (Palma)-
"La publication dans ce bulletin d’un outil créé par des acteurs provenant d’une région du Québec où une majorité de ses habitants vivent en milieu rural [voir page 3] me fournit l’occasion d’une réflexion sur les nouveaux rapports que nous entretenons avec le territoire, dans le cadre des transformations sociétales qui caractérisent la modernité actuelle, une modernité de superlatifs. Car que l’on adopte le terme de surmodernité ou d’hypermodernité, la période actuelle procède, du point de vue de l’anthropologue Marc Augé, de 3 figures de l’excès dans nos vies : une surabondance d’événements, d’espaces et de références à l’individu (Augé, 1992 [1]).
Eu égard plus spécifiquement à l’espace, soulignons un paradoxe, dans la foulée de Augé : notre rapport à l’espace est corrélatif du rétrécissement de la planète, mais aussi de son extension; pensons à la conquête spatiale ou à la prolifération des moyens de transport rapides. De plus, dans l’intimité de nos demeures, les nouvelles technologies de l’information et de la communication nous donnent une vision instantanée et parfois simultanée d’un événement en train de sa produire à l’autre bout de la planète. Enfin, ajoute Augé, se mêlent sur nos écrans des images de l’information, de la
publicité et de la fiction qui composent malgré tout un univers relativement homogène dans sa diversité, créant une fausse familiarité.
Cette surabondance aboutit à des modifications physiques considérables, notamment une concentration urbaine, des transferts de population et, enfin, la multiplication de ce que Augé appelle des « non ..." ...
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10th international IPTN conference - November 2011
This issue of Interplay celebrates, documents and reflects on the 10th International IPTN conference—Social Dialogue in a World of Upheaval—that took place in Frankfurt am Main in November 2011.
Leading the Issue is the paper presented by principle conference moderator and leading German playback scholar Heinrich Dauber that focuses on the tensions between giving and receiving in Playback, values echoed in the ethical stance of the critically thoughtful words from Jo Salas‘ conference letter that are also reproduced inside.
Over 400 people from 33 countries attended the conference that was housed across three venues centred around the River Main in central Frankfurt. Such a large-scale event demanded excellence in organization and hosting and received significant support from the greater Frankfurt area, the state of Hesse and the large German Speaking Playback community. This issue of Interplay and the IPTN community internationally wish to thank and congratulate the committee, led with such strong vision and competence by Marlies Arping. Inside you will find short reflections by Marlies and other committee members including Daniel Feldhendler, Marianna Tobler, and also Janet Salas, recently relocated to New Zealand – who attended with such grace to the translation needs of the large multilingual delegation across the 4 days. Alongside these are reflections from many of those who attended including expressions in relation to homegroups, workshops, performances and the overall conference experience from Marc Rolland (France), Sabrina Francis and P Suresh Kumar (India), Elizabeth Couture (Canada), Hannah Fox (USA), Anastasya Vorobyova (Russia), Ivana Munca (Austria), Sarah Halley (USA), Markus Huhn (Germany), Hiroko Yanagawa (Japan) and Endel and Liis (Estonia). Other reflections are extended to include commentary including those of Susan Metz (USA), Fe Day (New Zealand), Jaap Oostra (The Netherlands) and Bev Hosking (New Zealand); while others again tell stories that capture key moments like those of Aman- da Brown (UK). Many simply aim to express gratitude like those of Olga Sanachina (Russia), Synne & Jan Platander (Norway) Veronica Nýdrlová (Czech Republic), Isnoel Yanes (Cuba) and Kayo Munakata (Japan).
The Special Conference section concludes with a comment by Jonathan Fox who addressed the plenary on the final day with a range of short reflective passages that were inspired by or in response to questions submitted by delegates, or indeed by his own conference experiences. Organisers and participants from Common Good, the post conference playback event in Assisi, Italy, report on their experiences. This issue also features IPTN Board business including the introduction of the new IPTN Board members, the announcement of incoming President Jeurgen Schoo and the recognition and farewell of out-going President Aviva Apel-Rosethal, and members Yas, Aniko and Markus.
The IPTN Board Report and Financial Report are also published. In the spirit of the conference this issue features pieces that grapple with notions of diversity, inclusion, aesthetics and evaluation. This dialogue will continue next issue. Submit your responses, comments and reflections.
Art and power : contemporary figurations
Résumé en anglais : In this text the issue of art and power is approached from a perspective that addresses, in particular, the symbolical -essential- power of artists throuph their ideas as authors. A double perspective that relates not only to creative figuration of those ideas, illustrated here by some of the art works presented at the last Documenta in Kassel (2007), one of the pinnacles of contemporary art, but also to the chessboard of powers in artictice spaces…
Idalina CONDE est membre de ISCTE - IUL Institut Universitaire de Lisbonne
Individuals, biography and cultural spaces
Résumé : How can the sociology of individuals with, in particular, the accent on singularity, be reconcilies with the sociology of our transculture, i.e. cross-cuting dimensions that dim or reconstitute the mark of the difference(s), borders and autochthonies in contemporat societes ? …
Idalina CONDE est membre de ISCTE - IUL Institut Universitaire de Lisbonne
10ème conférence du Réseau Playback Theatre Network
Cette conférence internationale s'est tenue du 23 au 27 novembre 2011 à Francfort/Main (ALLEMAGNE), avec plus de 400 participants. La presse allemande a rendu compte de cette rencontre internationale autour des projets de théâtre qui se déroulent actuellement dans le monde entier, et qui allient aspects sociaux et démarches esthétiques, afin de promouvoir le dialogue social dans les sociétés pluriculturelles, tout en tenant plus particulièrement compte de la diversité culturelle et de la migration.
Le comité d’organisation est constitué par des membres du réseau PTN (Playback-Theater-Netzwerk), des pays de langue allemande : Allemagne, Autriche, Suisse. Daniel FELDHENDLER, membre d' ASIHVIF, est co-fondateur de ce réseau créé en 2005 à Francfort/Main.
- Un interview à la radio de Heinrich DAUBER, un des organisateurs de la conférence international
- et 2 articles ci-dessous
L’approche autobiographique : regards anthropologique et...
Titre complet en Français : L’approche autobiographique : regards anthropologique et épistémologique, et orientations méthodologiquesRécit d'un itinéraire
Titre complet en Anglais : An Anthropological and Epistemological Look at the Autobiographical Approach, and Methodological Orientations. Narrative of a career
Un article de Guy de VILLERS paru dans RECHERCHES SOCIOLOGIQUES ET ANTHROPOLOGIQUES 1 (numéro 42-1 2011)
En Français : À partir d’une thèse qui affirme l’irréductibilité du sujet de la parole aux figures du soi-même que fomente le récit autobiographique, l’auteur montre comment la mise en récit produit cet effet de subjectivation. Parce que le sujet de l’acte de dire ne peut qu’être exclu des énoncés qu’il articule, lui est ouvert l’horizon des possibles constitutifs de son projet d’exister. C’est sur la base de tels principes que peuvent se déduire les traits significatifs des dispositifs de formation et de recherche que nous promouvons dans le champ des pratiques autobiographiques. Les outils d’analyse et d’interprétation que nous proposons permettent de développer une véritable clinique textuelle. “Approche clinique” ne signifie cependant pas que la méthode du récit autobiographique relève nécessairement des pratiques thérapeutiques. Ses domaines d’application sont pluriels et les passages de frontières méritent d’être bien repérés. Le mouvement de la réflexion s’achève par une mise en cause sévère de certains usages de la notion d’identité pour rendre compte des effets de transformation repérables en formation, en thérapie ou en psychanalyse. Nous soutenons que c’est en raison de la non-identité de soi à soi que le sujet opère les changements qui pourront le rapprocher de sa quête. Pour ne pas conclure, nous terminons le récit de notre itinéraire dans le monde du récit autobiographique en proposant deux axes de recherches.
En Anglais : Based on a thesis affirming the irreducibility of the subject of speech to the figures of oneself the autobiographical narrative foments, the author shows how the setting in narrative produces the effect of subjectification. Since the subject of the act of speaking cannot but be excluded from the statements he makes, the horizon of possibilities constitutive of his project of existing opens out to him. The significant features of the training and research techniques we promote in the field of autobiographical practices can be deduced on the basis of such principles. The analytical and interpretational tools we propose facilitate the development of a veritable textual clinic. However, a “clinical approach” does not mean that the method of autobiographical narrative necessarily involves therapeutic practices. Its areas of application are plural and the border crossings deserve to be delineated. This reflective process is brought to a close with a severe challenge against certain uses of the notion of identity to account for transformational effects noted in training, therapy or psychoanalysis. We contend that it is because of the non-identity of self to self that the subject brings to bear the changes capable of bringing him nearer to his goal. In order not to conclude, we close the narrative of our journey into the world of autobiographical narrative in proposing two research orientations.
La recherche biographique aujourd'hui : de la science de l'incertitude au ...
Titre complet : La recherche biographique aujourd'hui : de la science de l'incertitude au savoir ancré
Article d'Elsa LECHNER dans la revue "Le sujet dans la cité" n° 2 - octobre 2011
Elsa LECHNER est anthropologue, chercheur au Centre d'études sociales de l'Université de Coimbra (Portugal), membre d'ASIHVIF.
Depuis une dizaine d’années, la recherche biographie produite dans l’espace francophone s’ouvre à une vision transfrontière des objets et processus biographiques. Cet article analyse la contribution fondamentale de Christine Delory-Momberger à ce travail refondateur et revisite les positions du sociologue italien Franco Ferraroti qui, dès les années 1980, souligne le caractère « post-disciplinaire » de la recherche sur les expériences vécues des individus. La diversité des mondes humains rend le savoir produit par la recherche biographique incertain du point de vue positiviste, mais ancré dans le réel du point de vue anthropologique. De ce fait, nous trouvons dans le paradigme de « l’écologie des savoirs » proposé par Boaventura de Sousa Santos les outils épistémologiques appropriés pour comprendre et développer la recherche biographique aujourd’hui. Comment reconnaître la pertinence et élaborer la formalisation scientifique d’un savoir ancré dans l’expérience subjective, telle est notre question.
Les arts de la scène dans le champ de l’insertion socioprofessionnelle, ...
Titre complet : Les arts de la scène dans le champ de l’insertion socioprofessionnelle, soutien à l’expression ou support de normalisation ?
Article de Christophe PITTET, Professeur HES, Haute école fribourgeoise de travail social, Fribourg, Suisse, Doctorant en sociologie, Laboratoire "Cultures et Sociétés en Europe" UMR 7236 / CNRS, Université de Strasbourg, France cpittet@delombrealalumiere.ch
Le système de protection sociale actuel fondé sur l'idéologie libérale tend à une réduction des prestations des services publics. L'individu émargeant à l'assistance sociale doit prouver sa bonne volonté à recouvrer son autonomie économique en participant activement à des programmes d'insertion. Comme l'ont écrit Isabelle Taboada Léonetti et Vincent de Gaulejac, 'individu est mis en demeure de gagner «sa place» dans la société et s'il ne réussit pas, alors il devra assumer la responsabilité de son échec. Au vu de cette configuration idéologique, les intervenants sociaux sont convoqués, depuis le début des années nonante, à développer des modalités et des formes d'accompagnement à l'insertion sociale et professionnelle qui prennent appui à partir de différents supports tels que les pratiques artistiques et culturelles, sportives, voire humanitaires pour soutenir les personnes en situation de souffrance en direction de l'emploi. Certes, si ces stratégies adaptatives permettent à un certain nombre d'individus de regagner une autonomie …
Trajet d'un forgeron de la formation, Regards croisés de compagnes et ...
Gaston Pineau : Trajet d'un forgeron de la formation, Regards croisés de compagnes et compagnons de route, Paris, Éditions l'Harmattan
Chronique sur l'ouvrage d'ABELS-EBER par Catherine LEHOUX
Gaston Pineau, Professeur émérite en sciences de l’éducation à l’université François Rabelais de Tours, est aujourd’hui considéré comme l’une des figures marquantes du champ des histoires de vie dans les sciences humaines et sociales. Son œuvre pionnière, au fil des nombreux livres et articles dont il est l’auteur, témoigne de la fécondité de la transposition de cette approche dans les Sciences de l'Education et plus particulièrement dans le domaine de la formation des adultes.
Le présent ouvrage, coordonné par Christine Abels Eber, doit, selon cette dernière, être considéré comme « un cadeau » fait à Gaston Pineau pour l'accompagner dans un moment de transition : celui de sa retraite prise en 2007. L’aboutissement de ce projet prend ainsi la forme d’un livre qui retrace les méandres de l'histoire de vie de cet auteur atypique, raconté par celles et ceux qui ont croisé son chemin intellectuel, partagé son environnement de travail et ...
Comme des orpailleurs
"Retenons le titre original et source de réflexion : Comme des orpailleurs...Les orpailleurs sont des chercheurs d'or qui inlassablement recherchent, quelques paillettes, quelques pépites bien camouflées dans le gravier et/ou la boue. Par ce titre métaphorique, Maryvonne Caillaux nous indique que les vies les plus difficiles peuvent se faire rivières aurifères. Pour voir briller cet or et voir jaillir une étincelle de ces vies brisées par la misère, Maryvonne accepte de ne pas savoir et de se relever de tous ses a priori.
Elle sait entrer en relation avec son lecteur pour le faire cheminer avec lui-même, avec elle et avec les personnes dont elle relate le parcours qui les a conduits vers un processus de libération. Sur ses pas, ou plutôt à ses côtés, car elle laisse une place sur le chemin pour y marcher sans se bousculer, nous découvrons peu à peu avec quel regard chacun de nous a le pouvoir d’inviter l’autre à se considérer, à se connaître et se reconnaître : un regard neuf, qui se dessaisit de tout préjugé, de tout savoir pour ne chercher en
l’autre que « sa part lumineuse »....
Comme des orpailleurs
Compte-rendu dialogué d'une présentation de l'ouvrage de Maryvonne CAILLAUX entre Anne DIZERBO et Catherine LEHOUX.
"Anne : C’est le titre du livre qui m’a interpellée dans l’annonce de cette conférence signature sur le site de l’ASIHVIF. Ce « comme » qui signifiait que l’auteur ne nous parlerait pas de véritables orpailleurs. Mais alors de quoi ? Dans la courte présentation, j’ai entendu une énergie positive, un rejet de la désespérance qui m’a immédiatement donné envie de voyager vers Paris pour rencontrer cette femme. J’ai alors immédiatement envoyé un mail à Catherine pour savoir si elle avait vu passer l’annonce et si elle s’y rendrait. Nous avons pris rendez-vous et nous nous retrouvons devant la librairie pour vivre ensemble la rencontre. Nous entrons et l’auteur, Maryvonne Caillaux, s’approche de nous et nous accueille un peu timidement. Je me sens touchée par l’inquiétude que je sens chez elle. Nous sommes invitées à descendre dans la cave, endroit agréable peint de blanc, dans lequel quelques chaises sont disposées.
Catherine : Nous sommes une dizaine, la grève a empêché un certain nombre d’auditeurs de venir. Gaston Pineau introduit la présentation. ..."
L'accompagnement d'une mère en fin de vie. Journal à quatre mains
Chronique de Yvonne KNIBIEHLER à propos du livre "L'accompagnement d'une mère en fin de vie. Journal à quatre mains"
"Ce Journal à quatre mains est une œuvre tout à fait innovante et attachante, tant par sa forme que par son contenu.
La forme évoque à la fois celle d’un livre de raison et celle d’un journal intime. Le livre de raison, à l’âge préindustriel, conservait la mémoire familiale. Le chef de famille y inscrivait les événements marquants - naissances, mariages, décès, gestion du patrimoine - à l’intention de ses héritiers ; les nouvelles générations poursuivaient fidèlement la recension ; ce recueil constituait une pièce maîtresse de l’identité et de la dignité d’une lignée. Le journal intime marque l’affirmation de l’individu, qui saisit au quotidien ses réactions intimes, souvent avec le désir de mieux contrôler sa conduite et ses relations. L’originalité du Journal à quatre mains, c’est qu’il est écrit par quatre frères et sœurs, qui se relaient au chevet de leur mère. Remi, Odile, Geneviève et Benoît ont promis à leur père, André, décédé le 18 janvier 1997, de veiller sur leur mère, Claire Hamel Hess, âgée de 84 ans. Claire réside à Reims. Seul, Benoît vit dans une commune proche de cette ville ; Remi habite à Paris, Odile à Martigues (B.-du-Rh.), Geneviève à Vienne (Autriche). Qu’à cela ne tienne : la fratrie s’organise, chacun réussit, non sans difficultés, à dégager du temps pour que la mère ait toujours auprès d’elle l’un ou l’autre de ses enfants. C’est pour assurer la continuité et l’efficacité de cette garde qu’ils décident de tenir un journal détaillé : celui ou celle qui arrive est ainsi bien mis au fait des dernières nouvelles, et, à son tour, il, elle informe avec le maximum de précision celui ou celle qui lui succèdera. Si des amis interviennent auprès de Claire, ils sont invités à prendre la plume eux aussi, et quelques-uns le font ; de même pour certains soignants. Claire quitte ce monde le 31 octobre 1998. A cette date, le Journal à quatre mains atteint huit cents pages...."
La condition biographique : essais sur le récit de soi dans ...
Christian VERRIER, Maître de conférences en sciences de l’éducation -Université Paris 8 Saint-Denis-Vincennes : La condition biographique : essais sur le récit de soi dans la modernité avancée
"Le nouvel ouvrage de C. Delory-Momberger se penche sur ce qui sera nommé tout au long des pages la « condition biographique ». Le sous-titre précise que celle-ci, par le truchement du récit de vie, sera analysée dans le contexte de notre « modernité avancée », et, de façon imbriquée et complémentaire, chacun des six essais proposés à la lecture tend à renforcer l’hypothèse selon laquelle les transformations sociales intervenues depuis quarante ans ont bouleversé les modes de vie et ont produit de nouveaux rapports entre individus et société, la biographie (et l’acte de se biographier) étant devenue à la fois processus de construction individuelle et élément déterminant de la production de la sphère sociale (p. 13)..."
Marcher, une expérience de soi dans le monde
Recension d'Anne DIZERBO sur le livre de Christian VERRIER
Dans ce livre, c’est à partir de son expérience singulière que l’auteur pense la marche. Rien d’autocentré pour autant : il nous livre ses réflexions dans un dialogue avec des auteurs marcheurs d’autres lieux, d’autres temps, comme pour mieux souligner l’universalité des phénomènes liés à cette expérience. L’abordant dans sa complexité, Christian Verrier rend compte de la pratique de la marche à travers les regards portés sur sa confrontation à l’espace, au temps, au corps et à l’environnement, avant de présenter l’expérience existentielle qu’elle est aussi. Le découpage de son livre en cinq chapitres, correspondant à ces cinq regards, n’empêche nullement le mouvement entre les thèmes, leur conjugaison, car dans ce livre, rien ne se fige, pas plus que dans la marche. Il est ici constamment question de relation entre le corps, le temps, l’espace et l’environnement dans lesquels l’homme marcheur se meut et existe.
Dans le premier chapitre, l’auteur questionne notre société statique qui réduit au sens propre comme au sens figuré l’espace vital dont l’homme urbain dispose et qu’il consomme.
La marche y est envisagée comme moyen d’échapper au confinement. Dans son rapport au temps, comme le montre le second chapitre, la marche se fait un marqueur des temporalités du corps de l’homme au cours de sa vie et de l’espèce humaine dans son évolution. Le temps du marcheur et les temps du chemin, à l’écart du temps sociétal, sont l’accès possible à des temporalités naturelles dans lesquelles l’homme peut se ressourcer. Le troisième chapitre interroge le rapport de la marche au corps....
Martine Lani-Bayle présente ses publications
A propos de la publication de "D'une L'autre, destins de femmes" et de "Lumières de verre 1905-1926", Martine LANI-BAYLE a donné une interview à la revue "Ecrire magazine" n° 102, avril-juin 2008
- D'une L'autre, destins de femmes Editions du Petit Pave
Mars 2008
ISBN : 978-2-84712-165-0
•124 pages •15 € - Lumières de verre 1905-1926 Opéra éditions 2007
ISBN 978-2-35370-032-5
Format 22 x 22 cm
•95 pages •25 €
Veilleurs de vie : rencontres en tendresse
Extrait de la préface de Christian LERAY au livre "Veilleurs de vie -Rencontres en tendresse" de Marie-Odile de GISORS
"...Les récits biographiques de Marie-Odile font écho, résonance en chacun de nous parce qu’elle puise ses ressources d’écriture poétique à l’essence même de la vie… Ses récits ne sombrent jamais dans l’anecdote mais nous parlent de « moments intenses » qui sont des « épiphanies », autrement dit des « révélations » au sens étymologique du mot. Ces moments intenses illuminent le caractère personnel et peuvent même signifier un tournant dans la vie d’une personne. Elle-même nous en donne l’exemple dans son texte adressé à son père « Va en paix » qui me semble un texte central dans la mesure où la tragédie d’un homme va éveiller chez elle l’importance d’être « une veilleuse de vie » pour soi et les autres. Bel exemple de « résilience » qui, selon Boris Cyrulnik, permet de transformer, de métamorphoser les émotions, tout en refusant la résignation à la fatalité du malheur. (Préface de Christian Leray, p.9). Nous pouvons tous être des « veilleurs de vie », tisserands d’humanités. Il ne suffit que de réveiller en nous cette humanité profonde qui veille sans relâche au cœur de notre être..."
Théâtre en miroirs, l'histoire de vie mise en scène
"Vies Improvisées" : recension pour la revue "La Faute à Rousseau" (octobre 2005) par Christine DELORY-MOMBERGER à propos du livre de Daniel FELDHENDLER (Téraèdre 2005)
La collection « L’écriture de la vie » nous invite à découvrir des pratiques novatrices venues d’ailleurs. Dans sa préface, le fondateur de ce théâtre « improvisé » de récits de vie, Jonathan Fox, indique les enjeux d’une approche qui trouve son origine dans la tradition orale et s’actualise dans le courant actuel des récits et histoires de vie. Cette démarche a été inventée en 1975, dans l’état de New York. La représentation spontanée du vécu se réalise à travers un dispositif interactif : des perceptions subjectives, des moments, des fragments de vie, des récits personnels exprimés par les spectateurs sont tour à tour représentés selon une dramaturgie particulière reposant sur des formes très variées. Une personne, appelée « conducteur », assume la fonction d’intermédiaire et de catalyseur entre spectateurs et acteurs. Ce dispositif favorise le dialogue. Le conducteur établit le cadre et crée les conditions favorables à l’échange…